Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le
Des experts ont contesté, vendredi 5 septembre, les conclusions d'un rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la cigarette électronique, estimant qu'elles exagéraient les risques et sous-estimaient son intérêt comme solution de rechange au tabac.
Le document de l'OMS, rendu public le 26 août, recommandait notamment aux gouvernements d'interdire la vente des cigarettes électroniques aux mineurs et leur usage dans les lieux publics fermés, estimant qu'elles présentaient un « grave danger » pour l'adolescent et le fœtus.
« BEAUCOUP MOINS DANGEREUX QUE LA CIGARETTE »
« Nous avons été surpris par le ton négatif du rapport et avons trouvé qu'il était trompeur et ne reflétait pas de manière précise les données disponibles », estime Ann McNeill, professeur au Centre national des addictions au King's College de Londres, dans un article publié dans la revue Addiction :
« Les cigarettes électroniques sont une nouveauté et nous n'avons de toute évidence pas encore toutes les réponses sur leur impact sanitaire à long terme, mais ce que nous savons, c'est qu'elles sont beaucoup moins dangereuses que les cigarettes, qui tuent plus de six millions de personnes par an dans le monde. »
Les cigarettes électroniques délivrent dans la bouche une vapeur aromatisée contenant de la nicotine. Leur utilisation s'est répandue très rapidement dans le monde : selon l'OMS, il existe actuellement plus de 400 marques, et le marché pour ces produits était estimé à 3 milliards de dollars (2,27 milliards d'euros) en 2013.
« SAUVER DES MILLIONS DE VIES »
Les partisans de la cigarette électronique estiment qu'elle est moins nocive que la cigarette traditionnelle, qui est associée à un risque accru de cancers et de maladies cardiovasculaires.
Lire nos explications : 5 raisons de passer du tabac à la cigarette électronique
« L'utilisation de la cigarette électronique pourrait sauver des millions de vies au cours de ce siècle et avoir l'impact de santé publique le plus important dans l'histoire de l'usage du tabac », explique pour sa part le docteur Jacques Le Houezec, un spécialiste français du tabagisme et l'un des auteurs de l'article.
De manière plus générale, les auteurs relèvent que l'OMS n'a pas réussi àreconnaître « que les concentrations de toxines dans les cigarettes électroniques ne représentent qu'une toute petite fraction de ce qu'on trouve dans la fumée des cigarettes traditionnelles ».
Ils contestent également les arguments sur l'inhalation passive des vapeurs de cigarette électronique, et rejettent une autre conclusion du rapport de l'OMS, laquelle affirme que les cigarettes électroniques « empêchent l'arrêt du tabac, alors que c'est le contraire qui est vrai ».
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